Quels sont les risques de mentir sur un CV ?


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Quels sont les risques de mentir sur son CV ?

Une pratique fréquente

Les « arrangements » ou les mensonges concernant le CV sont très fréquents dans le milieu professionnel ! En effet, d’après la 7ème étude sur les CV trompeurs du Florian Mantione Institut, 9 candidats sur 10 estiment normal « d’arranger leur CV » pour se démarquer ou coller au profil demandé. En France, la pratique se banalise avec le temps et on estimerait à 75% les CV ainsi « améliorés ». Mais alors, quels sont les risques de mentir sur son CV ? Bien que le sujet soit tabou, les arrangements les plus fréquents concernent :

 Le diplôme obtenu,

 Le post occupé et les responsabilités réelles exercées,

 Les durées effectives d’emploi et d’inactivité,

 Le niveau des langues étrangères pratiquées,

 Le salaire,

 L’âge,

 L’adresse.

 Qu’en est-il sur le plan juridique ?

Sur le plan légal, les risques encourus par le salarié sont variables et dépendent de l’ampleur de la fraude. Dans les secteurs professionnels réglementés comme la santé, la justice ou l’architecture, mentir peut entraîner des poursuites au pénal pour faux et usage de faux. Ce délit se puni de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. L’individu en question peut également être poursuivi pour exercice illégal d’activité avec des peines différentes selon la profession. Les cas particuliers comme la dissimulation ou l’exagération des compétences prêtent peu à conséquence car le Code du travail n’interprète pas la notion de mensonge.

Risques si je mens sur mon CV

Si l’imposture a eu une influence déterminante sur la décision d’embauche, un employeur peut éventuellement licencier un salarié pour dol et manquement à son obligation de loyauté en référence au Code civil. Il peut aussi se prévaloir de l’article L1221-6 du Code du travail qui précise que tout candidat en cours de recrutement « est tenu de répondre de bonne foi » à ses demandes. Il est difficile de distinguer un renseignement inexact du reste car la frontière entre les deux termes reste fine.

Des mesures pour lutter le fléau

En outre, depuis la loi Aubry du 31 décembre 1992, c’est à l’employeur de s’assurer de la véracité d’un CV. Selon une étude, seul un tiers des entreprises vérifie le parcours des postulants en phase de présélection. Les deux autres tiers se contentent de l’entretien d’embauche. Néanmoins, les employeurs peuvent rentrer en contact entre eux ou avec des cabinets de recrutement. Finalement, mentir sur son CV présente donc un plus gros risque sur le plan professionnel que sur le plan juridique.

Vous l’aurez compris… mentir sur son CV présente à la fois un risque pour le postulant s’il est démasqué et pour l’employeur, car la tromperie peut porter préjudice à son entreprise. Un conseil : soyez honnête !